vendredi 25 février 2011

L'empire colonial Portugais

L'empire portugais est, avec l’empire espagnol, le premier empire colonial occidental. Au cours des XVIe et XVIIe siècles. L'empire portugais s’est surtout établi en Amérique du Sud.
Le terme d'« empire colonial portugais » n'est officiellement utilisé que durant une brève période allant de 1930 à 1951. L'ensemble des territoires sous contrôle portugais était généralement désigné sous le nom d’« Outremer portugais ».
La conquête de Ceuta en 1415 par Jean Ier de Portugal amorce le processus des « grandes découvertes» et marque le début de l'expansion territoriale portugaise au Maroc. Mais les explorations portugaises sont surtout initiées par le prince Henri le Navigateur, gouverneur de l'Ordre du Christ (héritier portugais de l'Ordre du Temple), au début du XVe siècle. Établi à Lagos en Algarve, Henri entreprend l'exploration systématique de l'Atlantique proche et des côtes africaines. La recherche de ressources (or, ivoire) est alors autant une motivation que l'esprit de découverte. João Gonçalves Zarco découvre Madère en 1419, Diogo de Silves et Diogo de Teiveles Açores entre 1427 et 1452. Après une douzaine de tentatives portugaises, Gil Eanes double finalement le cap Bojador, point le plus méridional connu des Occidentaux, en 1434. Dinis Dias atteint le Cap-Vert en 1444 et Álvaro Fernández leSénégal en 14451.
Étape par étape, les Portugais contournent le continent africain pour atteindre les Indes, sous-continent aux richesses convoitées, avec lequel les contacts commerciaux terrestres ont été rompus depuis que les Turcs ottomans se sont emparés de Constantinople en 1453. En 1483, Diogo Cao atteint l'embouchure du Congo.En 1499, Vasco de Gama revient de son périple vers les Indes avec une cargaison de poivre, marquant le début de la « Carreira da India », liaison maritime entre la métropole et Goa1. C’est à peu près à cette époque qu’il découvre le Cameroun.
Entre temps, les Portugais se sont installés dans des archipels atlantiques vierges (Açores, Madère, Cap-Vert). En exploitant ces territoires, ils développent un système économique colonial moderne, avec des cultures exotiques (canne à sucre), le début de la traite négrière européenne (La première cargaison d'esclaves, capturés près du cap Blanc, arrive à Lagos en 1444. Des contacts commerciaux sont établis avec les populations côtières africaines (pour acquérir esclaves, or ou ivoire), et quelques comptoirs sont alors établis, dont le plus important est celui d'Elmina (actuel Ghana), fondé en 1482.
le Portugal reçoit la possession des terres découvertes et contrôle la région côtière de l'Afrique occidentale (dite Guinée), Madère, les Açores et le Cap-Vert.
Au Brésil, découvert officiellement par Pedro Alvares Cabral en 1500, les premiers établissements permanents datent des années 1530.
Le déclin de l'empire colonial portugais se révèle inévitable, compte tenu des limites démographiques (un million d'habitants) et économiques de la métropole par rapport à l'étendue de son empire. La métropole accentue sa confortable dépendance envers les colonies, l'acquisition facile de richesses pervertit les mentalités.
Le 4 août 1578, le jeune roi Sébastien Ier, qui avait gagné le Maroc à la tête d'une armée de 17 000 hommes, disparaît au cours de la bataille de la bataille des Trois Rois. Avec cette lourde défaite, le Portugal perd « sa noblesse, son armée, son indépendance et sa position mondiale ».
De 1580 à 1640, le Portugal est annexé à la couronne d’Espagne, et les Hollandais, nouvellement indépendants, en profitent pour s'emparer de nombreux comptoirs et colonies portugais. .
En 1807, le roi Jean VI dut fuir sa capitale devant l'invasion des armées napoléoniennes pour s'établir à Rio. Lors de son retour au Portugal, il laissa son fils Pierre comme régent et en 1822, celui-ci proclame l'indépendance du Brésil et en devient empereur constitutionnel sous de nom de Pierre Ier.
Par la suite, les possessions africaines (Angola, Mozambique, Guinée-Bissau) sont développées. Dans les années 1960, la dictature de Salazar tente vainement de les préserver malgré des guerres d'indépendance (guerre d'indépendance de l'Angola, guerre d'indépendance du Mozambique), qui s'achèvent en 1975, après la Révolution des œillets : la République populaire d'Angola, la République populaire du Mozambique, la Guinée-Bissau, São Tomé-et-Principe et le Cap-Vert obtiennent tous leur indépendance.

mardi 22 février 2011

Brian McKnight

Ngaoundéré

Ngaoundéré est une ville du Cameroun, chef-lieu de la région de l'Adamaoua. La ville se situe au nord de la région sur le plateau de l'Adamaoua. C'est un carrefour important du commerce régional puisque c'est un passage obligé du transport routier entre les villes du sud du pays et les villes du nord. Le chemin de fer provenant de Douala se termine dans cette ville. La ville se démarque par un mont sur lequel est assis un rocher arrondi, ce qui fait dire aux gens que Ngaoundéré est le nombril de l'Adamaoua. Le 17 janvier 2008, la communauté urbaine de Ngaoundéré a été créée.

Les Foulbés (on dit un « Peul », déformation française du mot « Poullo », des « Foulbé ») font partie du groupe ethnique le plus important, ayant comme langue le fulfulde (prononcé en françaisfoulfouldé). Les Foulbé sont présents dans toute l'Afrique de l'Ouest, au Cameroun, au Tchad, au Soudan, et un peu en Centrafrique, au Congo et plus rarement au Congo RDC. En effet, c'est un peuple qui a vécu essentiellement de l'élevage jusqu'à la venue des colonisateurs.
À ce moment-là, ils avaient déjà fondé deux grands empires : l'empire peul du Macina1 et l'empire peul de Sokoto. On ne peut parler des Foulbé de l'Adamaoua Cameroun sans parler des Foulbé de l'État d'Adamawa au Nigeria. La quasi totalité des familles foulbé de l'Adamaoua Cameroun viennent de l'État d'Adamawa au Nigeria. La région de l'Adamaoua Cameroun est traditionnellement et islamiquement dépendante de Yola, la capitale de l'État d'Adamawa. Malgré la frontière du Colons, la tradition est maintenue. Il est vrai aussi que le premier Président du Cameroun ,Ahmadou Ahidjo (un Peul), a tôt fait d'affaiblir ces relations au profit d'un Cameroun républicain et souverain.
La langue principale dans tout le grand nord Cameroun reste le Fulfulde qui s'étend peu à peu dans tout le Cameroun en raison d'un fort taux de naissance des Foulbé et d'un nomadisme très avancé. En moins de vingt ans, des années 1980 à 2000, la moitié de la population peule de Ngaoundéré a émigré vers Bertoua, la région de l'Est Cameroun. Les enfants foulbé sont tous musulmans et l'Islam y est enseigné.
la mosquée de Ngaoundéré

Dès le bas âge, tout le monde passe par l'école Coranique puis l'école francophone ou anglophone. L'influence du Nigeria aidant, la plupart des enfants foulbé sont bilingues ou trilingues car le fulfuldé est d'origine presque arabe. La langue française domine comme langue d'enseignement dans les écoles.
Il y existe encore quelque bâtiments, anciens témoins du colonialisme allemand et de la présence française. Les seuls bâtiments imposants restent ceux des Allemands. C'est le cas du Bureau du Gouverneur, de sa maison et de la plupart des maisons éparpillées dans le quartier administratif.

1. Au départ, la ville s'appelait Ndelbé. Elle appartenait aux Mboum, les vrais autochtones. La ville, traditionnellement, est organisée autour d'une chefferie peule appelée Lamidat. À sa tête se trouve un Lamido2, chef spirituel et temporel. Le Premier Lamido de la ville fut Ardo Djobdi tout au début des années 1800 aujourd’hui le lamido en place s’appelle Lamido Mohamadou Hayatou (1997 - ), fils de Issa Yaya Maïgari, investi en 1997 et toujours au pouvoir.
. La ville fut rebaptisée Ngaoundéré ce qui veut dire « Montagne au Nombril » en Mboum, langue locale. En effet, une anecdote veut que quand les soldats foulbé arrivèrent avec leurs chevaux et leurs turbans, les Mboum prirent peur et se réfugièrent auprès du Mont qui surplombe la ville. Les Foulbé encerclèrent la montagne et imposèrent un embargo sachant que la faim ferait descendre les Mboum et qu'ils pourraient s'imposer sans heurts. C'est alors vers 15 heures, à la prière de Asr, lorsque les Foulbé enlevèrent leurs turbans, firent l'ablution et se prosternèrent pour prier, que les Mboum furent pris de panique, croyant que les Foulbé s'apprêtaient à soulever la Montagne. Les Mboums se rendirent alors. Et c'est comme ça que la ville fut nommée Montagne au Nombril.
. Généralement, toutes les chefferies ont une grande mosquée à l'entrée de leur cour, signe d'un Islam triomphateur. La plupart des Lamibé à Ngaoundéré sont des métis, Mboum et Peul, en hommage aux autochtones qui sont les Mboum et pour une meilleure cohésion avec les nouveaux venus, les Foulbé.
Le climat est presque tempéré puisque cette zone de savane arborée est située en hauteur. Les variations de température sont plutôt importantes en saison sèche. La saison est divisée en deux : Saison sèche et saison pluvieuse. La saison sèche est marquée par un vent sec venant du nord tel que l'harmattan qui se transforme en un vent sec et chaud. Quant à la saison des pluies, elle est marquée par des pluies parfois violentes et discontinues.
La région est caractérisée par un paysage de savane, peu peuplée. Le bétail y transite pour accommoder les commerçants et les éleveurs qui y pratiquent une semi-transhumance. Le bétail quitte en bonne partie les hauteurs de l'Adamaoua en saison sèche pour rejoindre les basses terres.
Les environs de Ngaoundéré sont riches en sites archéologiques certainement témoins d'une occupation précédant la conquête de l'Islam ou, plus récemment, d'avant la conquête coloniale.

dimanche 20 février 2011

Hommage à Levi Strubb le leader des Four Tops

Une étoile de plus s'est éteinte dans le firmament de la soul avec le décès de Levi Stubb agé de 72 ans le 17 octobre 2008,l'un des membres des Four Tops le groupe typique et Mythique du label soul Tamla Motown des années 60. Hormis de nombreux numéro 1 comme: Baby I need your loving, Reach out I'll be there, Bernadette, It's the same old song, ce qui marqua le groupe ce fût la fidélité. Fidélité d'abord au groupe puisque les quatre membres n'ont été séparés que part la mort une première fois en 1997 avec le décès de Lawrence Peyton , de Obie Benson en 2005 puis de nos jours avec celle Levi Stubbs de son vrai nom Levi Stubbles. Fidélité pendant plusieurs années aux deux frères compositeurs Holland Dozier, grâce auxquels, ils ont multiplié les hits. Fidélité au patron de la Motown Berry Gordy qui les propulsa au sommet de la notoriété artistique. Ce fût aussi par fidélité pour leur ville de Detroit qu'ils décidèrent de quitter Gordy lorsque celui ci transféra ses studios en Californie. Enfin pendant plus d'un demi siècle alors que les modes musicales ont défilé. les Four Tops restèrent fidèles à cette soul urbaine dansante et imtemporelle qui transmet le même optimisme qu'hier. Aujourd'hui Abdul duke Fakir est l'ultime survivant de ce célèbre quatuor et il se retrouve bien seul face à son histoire.

samedi 19 février 2011

Mami Wata la terreur des enfants

Mami Wata (ou Mamy Wata ou encore Mami Watta) est une divinité aquatique dont le culte est répandu en Afrique de l'Ouest, du centre et du Sud, dans la diaspora africaine, la Caraïbe, et dans certaines régions d'Amérique du Nord et du Sud. Le nom de cette déesse pourrait être une adaptation de l'anglais mommy water mais des étymologies purement africaines sont aussi possibles, elle est aussi appelée Yemendja dans la tradition du vaudou Haïtien, un culte spécial lui est même consacré. C'est la (déesse) mère des eaux, déesse crainte des pêcheurs, elle symbolise aussi bien la mer nourricière que l'océan destructeur. Mami Wata est avant tout une divinité éwé, dont le culte est très présent sur la côte atlantique du Togo (mais aussi au Nigéria, au Cameroun, au Congo-Brazzaville) où elle symbolise la puissance suprême (comme la déesse Durga du panthéon hindouiste symbolise la shakti). Mami Wata est souvent représentée en peinture où elle figure sous les traits d'une sirène ou d'une belle jeune femme brandissant des serpents.
On retrouve une divinité similaire dans le tjenbwa martiniquais sous le nom de Manman Dlo.
Alors au Cameroun, pendant mon enfance rien que l'évocation de ce nom me terrorisait. En effet c'était le démon qui viendrait nous chercher pour nous emmener très loin quand ? quand on était pas sage bien sûr. C'est un peu comme le père noél pour les enfants en France, à la différence près que le père noêl fait rêver, et mami wata qui fait peur. En tout cas çà marche assez longtemps pour les enfants et les parents au Cameroun l'avaient bien compris.

mercredi 16 février 2011

Ed Motta le soul men du brésil

Cet artiste brésilien traduit ses origines Africaines à travers la musique soul. Il est venu donner un concert à Paris en 2003 hélas je ne le connaissais pas à l'époque.

Sorisso Maroto

Sorriso Maroto est un groupe de pagode qui cartonne depuis une dizaine d’années au Brézil.
Le chanteur Bruno Cardozo a une très belle voix, et ses complices Cris (pandeiro, percus), Sergio (guitare), Fred (surdo), and Vinicius (claviers) assurent impeccablement. Ces 5 garçons dans le vent ont commencé en 1997 comme de purs amateurs, mais comme ils étaient la coqueluche du public où qu’ils se produisent, les producteurs n’ont pas tardé à s’intéresser à eux. A ce jour ils ont enregistré 7 albums et assuré les premières parties de stars comme Zeca Pagodinho ou Ivette Sangalo.

mardi 15 février 2011

Wole Soyinka 1er africain prix nobel de littérature


Après des études aux universités d'Ibadan et de Leeds, Soyinka travaille au Royal Court Theatre de Londres. Par la suite, il fonde plusieurs troupes théâtrales au Nigéria dont « 1960, Masks drama troupe » et occupe de nombreux postes universitaires à Ibadan, Ife et Lagos.
En 1952, Soyinka crée l'association « The Pyrate » à l'université d'Ibadan afin de combattre la mentalité coloniale. En 1962, il oppose au célèbre concept de négritude, fondé par Léopold Sédar Senghor, le concept de tigritude à propos duquel il dira « qu'un tigre ne proclame pas sa tigritude. Il bondit sur sa proie et la dévore. ».
Il participe à une conférence controversée sur le sujet au sein de l'université Makerere (Ouganda), en 1962. L'auteur est emprisonné au Nigéria entre 1967 et 1969 pour avoir soutenu le mouvement d'indépendance du Biafra. Après sa libération, il reste au Nigéria et enseigne aux départements d'art dramatique d'Ife et d'Ibadan. Il voyage aussi à travers le monde pour mettre en scène ses pièces, donner des conférences et éditer des magazines littéraires comme Transition. En 1994, il est contraint à l'exil après avoir été condamné à mort par le gouvernement de Sani Abacha. Il ne pourra rentrer au pays qu'après la mort du dictateur, en 1981. Il est également l'un des co-fondateurs du parlement des écrivains et le président de la Communauté africaine de la Culture .
Le 25 septembre 2010, il annonce la création de son parti, le Democratic Front for a People's Federation (DFPF, Front démocratique pour une fédération des peuples), en vue des élections générales, prévues soit en janvier 2011, soit en avril 2011.
Soyinka s'est essayé à toutes les formes d'écriture. Il a voulu rendre compte de la complexité du continent africain dont il restitue, sur le plan littéraire, la grandeur ancestrale et « l'âme noire ». Son œuvre, à la forme occidentale, est essentiellement rédigée en anglais et s'inspire des mythes et du folklore yoruba dont il est issu. L'auteur a souvent recours à l'analepse (ou flashback) et recherche dans sa prose un certain symbolisme5. Son style est souvent enrichi par des intrigues habiles5. D'un pessimisme historique profond, ses textes tournent essentiellement autour du thème de la liberté bafouée et du concept de « viol des nations ». Parmi ses pièces de théâtre les plus célèbres, on compte La Danse de la forêt (1960) écrite en l'honneur de l'indépendance nigériane, la satire politique La Récolte de Kongi (1965) et La mort et l'écuyer du roi (1975). Il est aussi l'auteur de nombreux recueils de poésie et de romans comme Les Interprètes (1965) et La Saison d'anomie (1973). On lui doit également un récit autobiographique : Aké (1982) et quelques études critiques telles que Mythes, littérature et le monde africain (1976).
Wole Soyinka a été le premier auteur africain et le premier auteur noir à recevoir le prix Nobel de littérature, en 1986. L'Académie suédoise a ainsi voulu saluer un « écrivain qui met en scène, dans une vaste perspective culturelle enrichie de résonances poétiques, une représentation dramatique de l'existence. »

hommage à Georges shearing "1919/ 2011"

Sir George Shearing, OBE né le 3 août 1919 était un pianiste anglo - américain de jazz qui depuis de nombreuses années a conduit un groupe de jazz populaire qui a enregistré pour la MGM Records et Capitol Records . Le compositeur de plus de 300 titres, il a plusieurs albums sur le Billboard charts durant les années 1950, 1960, 1980 et 1990.
Il est devenu connu pour une technique connue sous le nom piano Shearing exprimer , un type de mélodie double corde bloc , avec une cinquième partie supplémentaire qui double la mélodie une octave plus bas. Shearing crédité le Glenn Miller Orchestra l 'article de roseaux de la fin des années 1930 et début des années 1940 comme une influence importante.
L'intérêt de cisaillement dans la musique classique donné lieu à des spectacles avec des orchestres de concert dans les années 1950 et 1960, et ses solos souvent appuyé sur la musique de Satie , Delius et Debussy pour l'inspiration.
Il est mort d' insuffisance cardiaque sur 14 Février 2011 à New York City , à l'âge de 91 ans.

jeudi 10 février 2011

les empires coloniaux en Afrique

Les grandes découvertes, manifestation de l'hégémonie technique de l'Europe occidentale, eurent notamment pour conséquence la constitution relativement rapide de vastes empires coloniaux de peuplement ou d'exploitation. Puis, du XVIIe au XIXe siècle, les différentes puissances expansionnistes, tout en continuant leurs conquêtes, se disputèrent certains territoires et s'affrontèrent en de durs conflits, dont plusieurs revêtirent un caractère mondial. Dès la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle, maintes colonies de peuplement rompirent avec leur métropole et devinrent indépendantes (Etats-Unis, républiques d'Amérique latine). Diverses provinces ottomanes emboîtèrent le pas: Grèce, Serbie, Bulgarie, Moldavie. À la fin du XIXe siècle, les grands États européens se partagèrent pratiquement le reste du monde, particulièrement l'Afrique (conférence de Berlin, 1884-1885).
Cependant, la lutte sans merci des puissances colonisatrices au cours de la Première et surtout de la Seconde Guerre mondiale aboutit à un effondrement de leur prestige et de leur puissance. Saignées à blanc, elles ne furent plus en mesure de fournir à leurs territoires d'outre-mer les capitaux et les cadres dont l'abondance font d'un Etat puissant une métropole. Entre-temps, les idées proclamées par les fondateurs des Etats-Unis et les protagonistes de la Révolution française avaient d'ailleurs fait leur chemin. L'hostilité des populations indigènes, qui n'avait jamais complètement cessé, connut un réveil spectaculaire : en une trentaine d'années, il amena la fin des empires coloniaux. Ci-après quelques mots sur les différents empires coloniaux qui ont eu une influence sur le Cameroun.
L'Empire néerlandais qui a fait une brève apparition méconnue au Cameroun.

L'Empire néerlandais exprima, au XVIIe siècle, la puissance commerciale et maritime de la république des Provinces-Unies. Il présentait à ses débuts, comme l'Empire portugais, l'aspect d'une chaîne de comptoirs et d'escales, tels le cap de Bonne-Espérance et Ceylan. Dès 1595, les Hollandais avaient touché l'Insulinde, mais ils étaient plus soucieux de commerce que de colonisation. En 1619, ils fondèrent Batavia et réussirent à étendre leur domination, aux dépens des Portugais, sur l'Insulinde et sur la Malaisie péninsulaire. Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, ces établissements furent gouvernés par la Compagnie générale des Indes orientales, dont l'administration cupide suscita des révoltes d'indigènes et les récriminations des colons. Après avoir fait banqueroute, elle dut céder tous ses droits au gouvernement néerlandais.

Au XIXe siècle, après avoir réprimé une révolte des princes indigènes de Java, le gouverneur général Van den Bosch établit le système des «cultures forcées», en vertu duquel un cinquième du sol devait être cultivé exclusivement en produits réclamés par le marché européen: café, tabac, sucre, cannelle, thé, poivre, indigo. Ce système constitue sans doute l'exemple le plus caractéristique d'une économie coloniale de plantation, fondée sur l'autorité du colonisateur. Enrichissant la Hollande, mais réduisant les indigènes à la famine et à la servitude, il dut être abandonné.

La mise en valeur du pays fut d'ailleurs inégalement poursuivie selon les régions: très poussée à Java, elle était à peine commencée à Sumatra et à Bornéo - sauf en ce qui concerne l'exploitation du sous-sol, en particulier des hydrocarbures - lorsque commença la Seconde Guerre mondiale. La conquête japonaise (1942) ouvrit la voie à l'indépendance, qui fut acquise pour l'Indonésie en fait dès 1945, en droit en 1949 et en 1954. La Nouvelle-Guinée fut remise à l'Indonésie en 1963. La Guyane hollandaise devint indépendante sous le nom de Surinam en 1975

quand la soul fait des claquettes

mercredi 9 février 2011

Les années 30 :le célèbre cotton club



Les années 30 commencent mal en Amérique : le krach de Wall Street de 1929 est l'amorce d'une crise économique sans pareille qui durera jusqu'en 1934. Elle n'est évidemment pas sans conséquence sur les musiciens, en particulier s'ils sont noirs : beaucoup d'entre eux sont forcés de quitter la profession tandis que les orchestres licencient leurs employés et que les maisons de disques font faillite (la consommation de disques aux Etats Unis chute de 100 millions en 1927 à seulement 6 millions en 1932 et les phonographes de 1 million à 40 milles). Pourtant, au début de la crise tout au moins, la récession n'est peut-être pas aussi pénible pour certains musiciens que pour le reste de la population. Ainsi, même si Duke Ellington fait référence à la crise en enregistrant Wall Street Wail le 10 décembre 1929, son orchestre continue ses activités et le Cotton Club à New York ne ferme pas. Ceux qui le peuvent tentent d'oublier leurs soucis ou des les repousser à plus tard en se ruant dans les clubs. Là, ils veulent du spectacle, de la danse, de l'exotisme, une musique gaie, éclatante, qui va chasser pour un soir leur angoisse. A la même époque, Kansas City, ville industrielle frontière entre les Etats du Missouri et du Kansas, échappe sensiblement à la crise qui sévit dans le Nord et attire les musiciens sans travail : c'est dans les bars appelés Sunset ou Cherry Blossom que vont s'élaborer les riffs qui donneront naissance au style Kansas City.

En réponse à cette demande populaire, le jazz se transforme : le blues exprimant la douleur d'un peuple recule au profit d'un répertoire composé essentiellement de chansons (les songs) dont beaucoup deviendront des standards encore joués à l'époque moderne tandis que la prépondérance va aux grands orchestres. Pourtant, l'improvisation qui est au cœur du jazz ne disparaît pas : elle se développe même, portée par ce nouveau support organisé qu'est une grande formation. Grâce à ces talentueux solistes que furent Coleman Hawkins, Johnny Hodges ou Lester Young, l'esprit du jazz est sauf tandis que le recours aux arrangements orchestraux enrichit considérablement la palette sonore. Des arrangeurs comme Fletcher Henderson, Don Redman, Sy Oliver ou Benny Carter, deviennent d'ailleurs rapidement des personnages aussi indispensables que les solistes et c'est Don Redman lui-même qui, dès 1931, va définir la structure des 4 sections d'un big band moderne : 4 saxophones (un cinquième viendra s'y adjoindre en 1933 chez Benny Carter), 3 trompettes, 3 trombones et une section rythmique constituée d'un piano, d'une guitare, d'une contrebasse et d'une batterie.

Franklin Delano Roosevelt, élu Président des Etats-Unis en 1932, met en œuvre le New Deal, un plan économique pour combattre la crise. C'est aussi cette année-là qu'en tirant la leçon des grands orchestres noirs en vogue, le clarinettiste et chef d'orchestre blanc Benny Goodman décide de constituer une grande formation. Grâce à ses émissions de radio sur NBC, il cristallise sur son nom la vogue du Swing : cette musique au tempo enlevé et à la pulsation régulière à ne pas confondre avec le swing (cet espèce de balancement qui donne au jazz sa tension). Aidé par Fletcher Henderson, recruté comme arrangeur, et par son beau-frère, le critique John Hammond, Goodman apporte au jazz une reconnaissance et une popularité qu'il n'a jamais connues auparavant. Certes, sa musique rappelle celle d'Henderson : elle est seulement un peu plus raffinée, plus disciplinée. Goodman lui-même est un virtuose de la clarinette, capable de jouer aussi bien le jazz que le classique (il inventera d'ailleurs une sorte de jazz de salon avec ses petits combos), et il a su s'entourer des meilleurs musiciens blancs de l'époque : les trompettistes Bunny Berigan et Harry James, le pianiste Jess Stacy et, surtout, le spectaculaire et brillant batteur Gene Krupa qui n'est pas pour rien dans le succès de l'orchestre. Les préjugés raciaux font le reste : l'ère du swing démarre vers 1935 et Benny Goodman en sera sacré Roi au Carnegie Hall de New York en 1938.

Pourtant, Benny Goodman n'hésite pas à affirmer sa solidarité avec le jazz traditionnel. Il dirige, en même temps que son big band, une série de petites formations (du trio au sextette) au style original et au sein desquelles il partage la vedette avec des musiciens noirs comme Teddy Wilson, Lionel Hampton, Cootie Williams, Count Basie ou, plus tard, Charlie Christian. C'est aussi en compagnie de Benny Goodman et grâce à John Hammond, que Billie Holiday enregistra son premier disque en 1933. Et c'est bien un vrai groupe de jazz mixte qui pénètrera triomphalement au Carnegie Hall en janvier 38.


La passion du public pour le Swing (que certains croient différent du jazz) entraîne alors l'apparition de centaines de grands orchestres pour la plupart blancs. On les entend dans toutes les émissions de radio et, vu le coût des orchestres en cette période de crise, pas un hôtel ne s'en prive. Certains d'entre eux parviennent très bien à imiter les arrangements, la densité sonore, ou les effets de contraste du big band de Goodman et l'histoire n'a retenu que les noms des meilleurs : ceux du tromboniste Tommy Dorsey, du clarinettiste Artie Shaw (qui est aussi célèbre pour ses huit mariages notamment avec Lana Turner et Ava Gardner), et du fameux tromboniste Glenn Miller qui disparut en survolant la Manche en 1944. Bien entendu , il faut encore compter en cette seconde moitié de la décennie avec l'orchestre du chanteur Cab Calloway, qui remplaça Ellington au Cotton Club en 1932, celui du légendaire batteur Chick Webb qui rencontra à l'hiver 1934 une orpheline de Harlem nommée Ella Fitzgerald, et surtout le big band de Jimmy Lunceford, le seul en 1938 à tenir tête à l'orchestre d'Ellington.

Impossible de parler de ces années 30 sans mentionner le style propre à Kansas City dont le quartier réservé, protégé par les hommes politiques (dont le fameux maire Tom Pendergast), accueillit les musiciens et fit prospérer le jazz. Basé sur le blues et le boogie woogie, les orchestres de Kansas City élaborent des thèmes simples mais efficaces et utilisent souvent des phrases musicales courtes de 2 ou 4 mesures appelées riffs qui, répétées en contrepoint, font naître le swing et apportent une dynamique nouvelle à l'orchestre, une sorte d'élasticité naturelle inconnue jusque là. La formation de Bennie Moten, les Twelve Clouds Of Joy d'Andy Kirk, les Rockets d'Harlan Leonard, et les orchestres de Count Basie et de Jay Mc Shann en sont les illustres représentants.

mardi 8 février 2011

Michel Petrucciani hommage à un géant du jazz

Michel Petrucciani (né le 28 décembre 1962 à Orange et mort le 6 janvier 1999 (36 ans) à Manhattan (New York)), était un pianiste de jazz français d'origine italienne.
Atteint d’ostéogenèse imparfaite (osteogenesis imperfecta), il surmonta son handicap pour devenir un grand pianiste de jazz. Également compositeur, il avait une préférence pour les thèmes brésiliens, souvent présents dans ses disques. Son jeu est caractérisé par une exceptionnelle indépendance des mains gauche et droite, ainsi que par une rythmique proche de la perfection.

Il repose au cimetière du Père-Lachaise à Paris (division 11), à quelques mètres de Frédéric Chopin, juste en face de Pierre Desproges. Une place à Paris porte son nom, inaugurée en 2003 par Bertrand Delanoë et décorée d'une mosaïque réalisée par l'artiste plasticien Edouard Detmer.

Maryse Condé


Maryse Condé a reçu en 2010 le Grand prix du roman métis, nouveau venu sur la longue liste des prix littéraires francophones. Fondateur du prix et président d'un jury où l'on retrouve entre autres Tahar Ben Jelloun et Patrick Poivre d'Arvor, Mohammed Aïssaoui a voulu créer un prix «qui met en lumière les valeurs de diversité, d'échanges et d'humanisme, symboles de l'île de La Réunion.» Début novembre, Didier Jacob avait rencontré cet auteur de 76 ans, qui se plaignait de ne pas être lue alors que sortait «En attendant la montée des eaux», son vingtième livre.

Fu-rieuse. La grande figure des lettres guadeloupéennes, regard de velours et verbe charmeur, contient mal son amertume, dans l'appartement du Marais où elle vit six mois par an :

« Pourquoi suis-je à ce point ignorée dans mon propre pays? J'écris pourtant depuis 1976. Un jour, j'ai rencontré une trentaine de libraires. Aucun ne connaissait mon travail. C'est incroyable.»

Son parcours est en effet passionnant à plus d'un titre. 1934. Maryse Condé naît à Pointe-à-Pitre, dernière d'une famille de 10 enfants. Brillants sujets : l'un de ses frères, Auguste, est le premier agrégé de lettres guadeloupéen (promotion Césaire). Maryse s'installe en France à 16 ans. Studieuse, obéissante, rangée, elle découvre alors les écrits du grand manitou de la négritude, et ressent une émotion si forte que sa vie en sera changée pour toujours :

«C'est avec Césaire que j'ai découvert qu'on m'avait menti. Qu'on avait oublié, dans mon éducation, quelque chose d'énorme : l'Afrique.»

L'esclavage, sa vie, son oeuvre. Tandis qu'elle dévore ce noir chapitre de l'histoire humaine, Maryse Condé s'accommode de moins en moins des discours officiels. On la renvoie du lycée Fénelon pour insubordination et impertinence. Elle poursuit alors ses études à la fac, et rencontre un acteur guinéen qui lui fait découvrir le continent africain. Elle y passera douze ans. Mais son mariage, motivé, dit-elle, par d'autres raisons que l'amour, prend l'eau. Surtout, l'Afrique n'est pas cet éden qu'elle croyait, le jardin de roses de la négritude :

«Quand je suis arrivée en Guinée, je pensais que tous les Noirs étaient frères. Et voici que je découvrais la dictature, la vraie réalité du pouvoir africain. Je voyais Sékou Touré, magnifique, défiler dans une voiture décapotée sous les applaudissements du peuple et j'apprenais le lendemain l'existence du camp Boiro, les gens exécutés, à commencer par le mari de ma soeur qui était ambassadeur. Tout cela me préoccupait, m'habitait.»

Maryse Condé revient en France, travaille dans les bureaux de « Présence africaine », le fief de Césaire :

«Il venait tous les samedis. Il était sauvage et timide. Pas causant. Je n'aurais pas osé lui parler de mon oeuvre ni de la sienne. J'aurais eu un peu honte. Quoi lui dire? Je vous admire? C'est bête. On ne parlait de rien.»

Maryse Condé, en tout cas, se fait connaître avec des livres comme « Ségou » ou «Desirada». Succès populaires, d'estime aussi. Mais la reconnaissance officielle tarde à venir. «Après «Ségou», je suis restée trois ans au chômage. Jusqu'à ce qu'une université américaine me propose un poste. » Les Etats-Unis, au temps de la première guerre du Golfe et de l'encore populaire George Bush, ne font rêver ni Maryse Condé ni son mari. Mais ils partent s'y installer, et découvrent un pays plus accueillant qu'ils ne l'auraient cru. La romancière enseignera plus de dix ans à Columbia University, à New York. Elle y passe encore les hivers, préférant les ciels bleus, éclatants et froids de Manhattan à la grisaille parisienne. Et puis, aux Etats-Unis, elle est au moins reconnue.
«En attendant la montée des eaux», son dernier livre, savamment orchestré, ponctué d'expressions qu'elle a su, entre Guadeloupe, Guinée, France et Etats-Unis, tisser dans un entrelacs linguistique imagé et personnel, cette fresque polyphonique se nourrit des thèmes qui la hantent : misère du tiers-monde (le roman se déroule en partie en Haïti, et Maryse Condé confie que c'est en découvrant la haine des Guadeloupéens pour les nombreux immigrés haïtiens dans l'île qu'elle a eu envie d'écrire le livre), indigence des pouvoirs politiques en Afrique, influence néfaste des nations colonisatrices. On voit que la romancière antillaise, pour ne plus militer comme autrefois aux côtés des indépendantistes, n'a pas enterré la hache de guerre.

dimanche 6 février 2011

Éducation et formation académique

Le Cameroun compte 7 universités d'État (Yaoundé I- Ngoa-Ekelle, Yaoundé II-Soa, Douala, Buea, Dschang, N'Gaoundéré-Dang et Maroua), une dizaine d'universités privées (dont l'Université Catholique d'Afrique Centrale située à Yaoundé, l'Université des Montagnes à Bagangté, l'Université Adventiste de Nanga Eboko) et une cinquantaine d'instituts universitaires parapublics et privés reparties dans l'ensemble du territoire. En 2008, on dénombrait plus de 140 000 étudiants au Cameroun.
On dénombre aussi des centaines d'établissements d'enseignement maternel, primaire, secondaire. Dans les grands centres urbains, l'alphabétisation est presque universelle, alors que certaines régions du Cameroun, notamment la zone septentrionale, souffrent encore d'une sous-alphabétisation, ce qui n'empêche pas le pays d'afficher un taux d'alphabétisation d'environ 80% selon l'UNICEF (un des taux les plus élevés du continent africain) ou de 70% selon CIA World factbook. Cependant, le pays doit faire face à une pénurie d'enseignants, pas souvent très bien formés ou alors démotivés par une rémunération indigente.
Au Cameroun, l'entrée à l'école maternelle en général se fait à l'âge de trois ans. Le cycle primaire dure 8 ans, aboutissant à l'obtention d'un CEP (Certificat d'Études Primaires).
L'accès au cycle secondaire se fait généralement par le biais d'un concours dit d' "entrée en classe de 6è". Il est à noter qu'au Cameroun, le terme "lycée" désigne un établissement public, tandis que le qualificatif "collège" est attribué à un établissement privé. Le cycle secondaire dure 7 ans, et il est émaillé de trois diplômes : le BEPC (Brevet d'Études du Premier Cycle, délivré après avoir accompli les 4 premières années), le Probatoire (niveau Première) et le Baccalauréat (niveau Terminale), ouvrant l'accès aux études universitaires.
Dans les écoles primaires et secondaires, les heures de cours vont du lundi au vendredi de 7h30 à 15h30, avec une pause d'une heure à midi, à l'exception du mercredi où les cours s'arrêtent à 12h30. Dans plusieurs établissements, des cours sont aussi dispensés le samedi matin, selon le niveau d'études (généralement les classes d'examen).
La rentrée scolaire au Cameroun a lieu traditionnellement le premier lundi de septembre (sauf si celui-ci est le 1er septembre). L'année scolaire, à cheval sur deux années civiles, est divisée en trois trimestres d'inégale longueur : le 1er allant de septembre à décembre, le 2e de janvier à mars et le 3e d'avril à mai. Les épreuves des examens officiels (CEP, BEPC, Probatoire, Baccalauréat) se déroulent au mois de juin, en une seule session (il n'y a pas de session de rattrapage, et l'oral au Baccalauréat a été annulé en 1993), à l'exception des épreuves sportives qui se tiennent souvent en mai.
La rentrée universitaire a lieu traditionnellement en octobre.

vendredi 4 février 2011

mercredi 2 février 2011

Le commerce triangulaire: le bilan humain

Les échanges se faisaient soit à terre, soit sur le bateau. Dans les deux cas, les modalités de l'échange entre négriers africains et négriers européens avaient peu varié au cours des siècles. La marchandise européenne était étalée aux regards des courtiers et des intermédiaires africains. Ensuite les négriers européens payaient les coutumes, c'est-à-dire des taxes d'ancrage et de commerce. Puis les deux parties se mettaient d'accord sur la valeur de base d'un captif. Ce marchandage était âprement discuté.
Les prix avaient évolué au cours des quatre siècles de la traite négrière occidentale.

L'arrivée des Français et des Anglais en 1674 sur les côtes d'Afrique, jusque là chasse gardée des hollandais, fait brutalement monter le prix des esclaves, qui sera multipliée par 6 entre le milieu du 17ème siècle et 1712, entraînant le développement de nouveaux circuits d'approvisionnement à intérieur du continent, qui affaiblissent les sociétés africaines traditionnelles.

L'arrivée en masse de nouveaux esclaves aux Antilles fait parallèlement baisser leur prix d'achat par les planteurs de canne à sucre, dopant la production ce qui a pour effet d'abaisser le prix de cette denrée sur le marché mondial et encourager sa consommation avec à la clé un immense développement de l'économie sucrière et le trafic d'esclaves.
L'embarquement des captifs se faisait par petits groupes de quatre à six personnes. Certains préféraient sauter et se noyer plutôt que de subir le sort qu'ils s'imaginaient : ils croyaient que les Blancs allaient les manger.

Dès qu'ils étaient à bord, les hommes étaient séparés des femmes et des enfants. Ils étaient enchaînés deux à deux par les chevilles et ceux qui résistaient étaient entravés aux poignets.
La traversée durait généralement entre un et trois mois. La durée moyenne d'une traversée était de 66,4 jours. Mais selon les points de départ et d'arrivée, la durée pouvait être très différente. Ainsi les Hollandais mettaient 71 à 81 jours pour rejoindre les Antilles alors que les Brésiliens effectuaient Luanda-Brésil en 35 jours. Avant d'entamer la traversée, il arrivait souvent que le négrier mouille aux îles de Principe et São Tomé. En effet, les captifs étaient épuisés par un long séjour, soit dans les baracons, soit dans le cas d'une traite itinérante sous voile.

Les femmes et les enfants étaient parquées sur le gaillard d'arrière tandis que les hommes étaient sur le gaillard d'avant. La superficie du gaillard d'avant était supérieure à celle du gaillard d'arrière. Ils étaient séparées par la rambarde.

Les captifs étaient enferrés deux par deux. Ils couchaient nus sur les planches. Pour gagner en surface, le charpentier construisait un échafaud, un faux pont, sur les côtés. Le taux d'entassement était relativement important. Dans un volume représentant 1,44 m (soit un « tonneau d'encombrement », 170×160×53), les Portugais plaçaient jusqu'à cinq adultes, les Britanniques et les Français, de deux à trois. Pour les négriers nantais, entre 1707 et 1793, le rapport général entre tonnage et nombre de Noirs peut être ramené à une moyenne de 1,41.
La plupart des révoltes se réalisait le long des côtes africaines. Elles pouvaient également avoir lieu en haute mer mais c'était beaucoup plus rare, il y avait au moins une insurrection tous les huit voyages.

Quelques unes réussirent :

* en 1532, 109 esclaves se rendirent maîtres du Misericordia, un navire portugais. De l'équipage, il ne restait que 3 rescapés. Ceux-ci réussirent à s'enfuir. On n'entendit plus jamais parler du navire.
* En 1650, un navire espagnol sombra au large du cap de San Francisco. Les Espagnols survivants furent tués par les captifs africains.
* En 1742, les prisonniers de la galère Mary se soulevèrent. Seuls le capitaine et son second en réchappèrent.
* En 1752, les esclaves du Marlborough se révoltèrent. On n'entendit plus jamais parler d'eux.

Mais la plupart du temps, les révoltes étaient matés et les meneurs servaient d'exemple : ils étaient publiquement battus et pendus, voire pire. Certains pouvaient être victimes d'actes de barbarie.


Jusqu'en 1750, la période la plus active,la mortalité des déportés durant la traversée reste proche d'un sur six.

Différents facteurs de mortalité ont été recensés : la durée du voyage, l'état sanitaire des esclaves au moment de l'embarquement, la région d'origine des captifs, les révoltes, les naufrages, l'insuffisance d'eau et de nourriture en cas de prolongement de la traversée, le manque d'hygiène, les épidémies (dysenterie, variole, rougeole,...), la promiscuité.

Les enfants de moins de 15 ans étaient plus fragiles que les hommes. Les femmes étaient plus résistantes que les hommes.

La mortalité des déportés lors de la traversée serait comprise entre 11,9 % et 13,25 %. Il arrivait que certaines atteignent 40 %, voire 100 %.

Dans le cas des expéditions négrières nantaises, le taux de mortalité des déportés avoisinait 13,6 %.
Les esclaves devaient être systématiquement soumis à une quarantaine avant d'être débarqués. Mais les arrangements avec les autorités étaient fréquents. Le chirurgien veillait à redonner une apparence convenable : les lésions cutanées et les blessures étaient dissimulées, les cheveux étaient coupés et le corps était enduit d'huile de palme. Ils étaient alors prêts pour être vendus sur les marchés aux esclaves. Dans la majorité des colonies, les esclaves étaient vendus par lots. Une annonce était transmise aux planteurs locaux. La vente pouvait avoir lieu sur le navire ou à terre. Il existait plusieurs techniques de vente comme les enchères ou le scramble. Les colonies qui importèrent le plus d'esclaves furent le Brésil suivi des Antilles.