mercredi 24 novembre 2010

La grande liane

Nous sommes dans les années 72 mes copains me donne un sobriquet « la grande liane » mais pourquoi ?
J’ai eu une éducation au Cameroun par mon père, très stricte qui par ses méthodes a toujours cru qu’il maîtrisait parfaitement mes mouvements surtout ceux nocturnes.
Je resitue le contexte. Nous vivions dans une ville aux portes du centre ville de Yaoundé, dans un quartier qu’on appelait Elig sono. Ce quartier était situé près de la gare et non loin du quartier mvog ada. Entre les deux il y avait un stade de foot, plutôt un grand terrain vague avec des poteaux en bois en guise de but. La largeur des buts était calculée en faisant des pas. Sauf que si celui qui mettait le 2éme poteau était plus grand que celui qui avait mis le 1er poteau, il faisait donc des pas plus grands. Résultat les deux buts n’étaient pas toujours de dimension exacte, mais ce n’était pas important. Ce qui l’était c’est que sur ce terrain de foot jouait l’équipe de tonnerre de Yaoundé, avec ??? Le grand Roger Milla et j’avais donc le bonheur de le voir jouer tous les soirs, mais il n’était pas encore la star en devenir. Bien évidemment je me suis lié d’amitié avec lui, plutôt j’étais très collant et à la fin j’ai réussi à assister gratuitement et sur le banc de touche à quelques matchs de l’équipe.
Revenons à mon père. Nous vivions dans une grande villa et il y avait une petite dépendance au fond, traditionnellement elle est réservée aux domestiques qui vivent sur place en guise de salaire, une chambre de 10 m2 environ, dans laquelle je vivais dès l’âge de 12 ans jusqu’à 18 ans. Et mon père pour m’empêcher de sortir le vendredi et le samedi soir, il n’avait pas trouvé mieux que de m’enfermer à clef et aller se coucher avec la clé et il ouvrait la chambre le matin au réveil. Avec le recul je mesure aujourd’hui à quel point mon père était inconscient des dangers potentiels « le feu par exemple, dieu merci çà ne s’est jamais produit »
Donc il fallait que je trouve une solution pour sortir comme les copains. Mon père était persuadé que je ne pouvais pas passer par la fenêtre qui donnait sur l’arrière dans un champs. Pour cause la fenêtre faisait 40 cm de large sur 40 de haut. Il faut dire qu’à 12 ans je mesurais 1 m 70 pour …..38 kg. Oui je faisais plus pitié qu’envie mais j’étais en pleine forme et déjà très sportif, mais c’était ma nature.
Je me suis mis à jouer les contorsionnistes jusqu’au jour où j’ai réussi à passer au grand étonnement de mes copains qui m’ont alors surnommé « la grande liane » car aucun d’eux n’avait réussi à passer par cette fenêtre. C’était folklo, je retirais mes chaussures et mes chaussettes, je passais d’abord les jambes, arrivé au niveau du bassin je pivotais pour pouvoir poser à tâtons les pieds sur l’herbe que je ne pouvais pas voir. Pour remonter c’était l’inverse je passais d’abord la tête et j’atterrissais sur le lit que j’avais pris le soin de mettre au ras de la fenêtre. Le problème quelque fois c’était avec la chèvre qui broutait derrière ( à cette époque c’était une tradition d’acheter une petite chèvre qui se débrouillait pour manger dans la nature et on la mangeait pour les grandes occasions, anniversaire, noël etc..) Donc quand elle m’entendait, elle venait me faire la fête et j’atterrissais sur ses cornes, sans chaussures çà fait mal. Arrivé au sol je lui faisais aussi la fête mais c’était moins chaleureux.
Le matin mon père venait ouvrir la porte et allait jusqu’au lit et j’étais toujours là et je dormais profondément, au besoin je ronflais. Après plusieurs mois, il ne venait plus me voir jusqu’au lit ( il y avait un grand rideau pour un semblant d’intimité), çà ne servait à rien de toutes les façons je ne pouvais passer nulle part que par la porte.
Il n’a jamais découvert mon passage secret qui m’a rendu de très grands services et du bonheur. J’en rigole encore qu’en j’y pense.

samedi 20 novembre 2010

le tourisme au Cameroun

Le tourisme n'est encore que très peu développé au Cameroun. En 2002, le tourisme représentait 2,5 % du PIB, en 2005, il n'en représente que 1.8 %, soit 25 USD par habitant. Toutefois, le gouvernement a affirmé à plusieurs reprises sa volonté de développer ce secteur.
Récemment, pour pallier la faiblesse du tourisme au Cameroun, le gouvernement a lancé un plan d'aménagement à long terme, susceptible de porter la masse de visiteurs au Cameroun de 200 000 personnes actuellement à 500 000 en 2009/2010. Pour cela, le gouvernement a noué des liens de coopération en ouvrant des bureaux touristiques dans les grandes villes européennes telles que Paris, Londres et Madrid. Ces derniers ont pour but de vanter le "produit" Cameroun à l'étranger afin d'inciter des voyageurs à venir.
Ces programmes passent également par la recherche de nouveaux investisseurs. C'est notamment le cas avec la Chine, qui a signé un contrat spécial avec le gouvernement Camerounais afin d'envoyer, et ce dès l'année 2008 quelques 50 000 Chinois par an au Cameroun. La recherche de nouveaux partenaires vise aussi les États-Unis, via un partenariat culturel et des échanges entre les deux pays.
Les Camerounais adorent le football. Le Cameroun possède peu d'infrastructures sportives. La plupart des stades de football ont été construits à la veille de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) de 1972, dont le Cameroun était l'organisateur. Pourtant l'équipe de football du Cameroun, surnommée les « Lions Indomptables », possède un honorable palmarès puisqu'elle a été quatre fois vainqueur de la CAN, une fois vainqueur de la Coupe Intercontinentale et une fois champion olympique en 2000 à Sydney. Le Cameroun a aussi remporté la première édition de la Coupe d'Afrique de Beach Soccer en Afrique du Sud en 2007.
Le Cameroun a aussi obtenu d'excellents résultats en boxe (les 2 premières médailles olympiques du pays sont venu de ce sport, en 1968 et 1984), en handball (compétitions nationales comme en club, avec de nombreux trophées), en volley-ball (plusieurs fois champions d'Afrique), en basketball (vice-champion d'Afrique en 2007), en haltérophilie. En athlétisme, la triple sauteuse Françoise Mbango Etone est double championne olympique de sa discipline (2004 et 2008) et bien sûr le tennis avec Yannick NOAH qui a gagné Rolland Garros.
En 2008, des projets de constructions d'infrastructures sportives ont été lancés par le gouvernement pour pallier ce manque relatif. Il est prévu la construction sur la période 2008-2018 de plusieurs stades, piscines ou palais omnisports à Yaoundé, à Douala, à Bafoussam, Limbé ainsi que dans d'autres villes du pays. Ces travaux sont financés par la république populaire de Chine et construits par des entreprises chinoises.
Le Cameroun compte une douzaine de journaux quotidiens. Les plus connus sont : Cameroon Tribune (quotidien gouvernemental bilingue), La Nouvelle Expression, Mutations, Le Jour, Le Messager,La voix du Nkam The Herald, Le Popoli (journal humouristique). On dénombre aussi des hebdomadaires comme Repères, l'ouragan Indépendant, Nyanga, Situation. Plusieurs mensuels panafricains ont à leur tête des camerounais, comme Jeune Afrique Économie, Africa International ou Ici Les Gens du Cameroun. Des sites internet comme Grioo.com,cameroon-info.net,lemessager.net, bandjoun.net...
Le paysage audiovisuel s'est diversifié depuis l'ouverture à des médias privés au début des années 2000. La principale chaîne de télévision publique, la Cameroon Radio Television (CRTV), a vu le jour en 1985 et est basée à Yaoundé, avec un station dans chacune des dix regions du pays. Les principales chaines de télévision privées sont basées à Douala et Yaoundé. Les plus regardées sont : Canal 2 International, STV 1 & 2, Equinoxe TV, Ariane TV, New TV.
De nombreuses radios locales émettent sur l'ensemble du territoire. Quelques grands réseaux radiophoniques internationaux sont captés comme RFI, BBC, Africa No1 ou Radio Vatican. radio yabassi,radio douala.

le son velouté de Stan Getz

Un son feutré unique comme une caresse qui nous effleure.

jeudi 18 novembre 2010

Histoire de la maladie du sommeil 1921/ 1931

2éme partie: AU DÉBUT DE L'OCCUPATION FRANÇAISE

La maladie fut signalée par les médecins de Yaoundé et de Doumé dès 1916.
En 1917-1918, le Docteur Jullemier visita les rives du Nyong et de la Sanaga, de même qu'une partie de la région comprise entre ces deux fleuves. Il constata que tous les villages situés sur la rive droite du Nyong, entre l'Ayong et Akonolinga, étaient contaminés. Une exploration rapide en 1919 confirma ces faits, et révéla que la maladie, épidémique à Akonolinga, se propageait nettement vers Yaoundé, jusqu'à 20 Km. environ de la ville.
Le Docteur Jojot fut chargé d'organiser le secteur du HautNyong au début de 1920. Ce secteur groupait alors les 3 subdivisions d'Akonolinga, d'Abong-Mbang et de Doumé.
Jojot établit le centre de ses activités Ayos. En collaboration avec le Docteur Huot, il visita, en l'espace de 26 mois, la plupart des villages du secteur, examina 70.000 habitants, parmi lesquels il dépista 8.548 trypanosomés
En mars 1922, le Docteur Jamot fut appelé à poursuivre la lutte commencée par le Docteur Jojot.
Jamot et ses collaborateurs entreprirent la prospection des 3 subdivisions formant le secteur du Haut-Nyong.
Voici quelle était la situation de ce secteur à cette époque-là, telle que le Docteur Jamot la présente lui-même:

"Le cours du Nyong est l'axe d'un foyer épidémique extrêmement violent. Dans les agglomérations situées au voisinage du fleuve, entre Abong-Mbang et Kolmaka, la maladie existe presque partout à l'état épidémique et dans 46 villages dont la population totale est de 20.351 habitants, nous avons recensé 14.374 trypanosomés sur 17.797 personnes visitées. Dans 59 groupements de cette région, les taux d'infection atteignent ou dépassent 40 %; dans 36, ils sont supérieurs à 60 % et dans 11 ils varient de 80 à 97 %."

Enfin, dans l'ensemble des régions visitées, les médecins avaient pu constater que la trypanosomiase tuait, à elle seule, à peu près autant d'individus que toutes les autres maladies réunies, et que la mortalité générale était deux fois plus élevée que la natalité.
Mais le Docteur Jamot ne tarda pas à se rendre compte que la maladie avait nettement débordé le secteur pour envahir les groupements voisins. Les taux d'infection y étaient variables, mais généralement fort élevés.
De plus, le foyer se révélait intense au Nord, au Nord-Ouest et à l'Est de Doumé. Sa progression se faisait activement sur les rives du Nyong, dans la direction de Yaoundé.
La seule limite compatible avec une véritable prophylaxie est celle du 0 absolu: Jamot venait de toucher du doigt cette vérité capitale.
C'est ainsi qu'en 1923, au cours d'une de ses prospections, il pénétra dans la subdivision de Yaoundé où il dépista plusieurs cas de trypanosomiase jusqu'aux portes mêmes de la ville.
Or, a cette époque-là, les autorités administratives du Cameroun ne voulaient pas entendre parler de la maladie du sommeil ailleurs que dans le Haut-Nyong. Indépendamment du scepticisme qui ne régnait encore que trop chez bien des profanes, la construction du chemin de fer Eseka-Yaoundé nécessitait une main d'œuvre importante. Il ne pouvait être question de compromettre de quelque façon le recrutement, fût-ce au nom d'un péril menaçant des populations entières!
Aussi, d'avoir révélé que le mal était plus répandu qu'on ne pensait dans le pays, le Docteur Jamot venait de commettre une sorte de crime d'Etat.
Le chef de circonscription de Yaoundé le chassa de son territoire. Le Haut-lieu lui donna l'ordre formel de rejoindre Ayos et de cesser tout travail.
Enfin, un Inspecteur des affaires administratives fut envoyé pour enquêter sur les activités du Docteur Jamot...
Dégoûté et quelque peu découragé par la façon dont ses efforts étaient compris et jugés, Jamot décida alors d'aller prospecter le Nord-Cameroun .

samedi 6 novembre 2010

mercredi 3 novembre 2010