lundi 25 octobre 2010

HIistoire de la maladie du sommeil au Cameroun 1921/1931

1ére partie: sous l'occupation Allemande

On ne sait ni quand, ni comment la maladie du sommeil fit son apparition au Cameroun Cette maladie a été un grand fléau qui a décimé une grande partie de la population.

D'après les documents allemands trouvés à Ayos, et dont la traduction est due au Docteur Menetrier, c'est en 1901 qu'un officier allemand, le Capitaine Von Stein, signala pour la première fois un foyer de trypanosomiase( nom scientifique de la maladie) à l'Est du pays. En 1910, les médecins allemands installèrent à Akonolinga, à 100 Km environ en aval d'Atok, un premier camp de ségrégation de sommeilleux. Six mois à peine après sa création, 416 malades y étaient déjà en traitement.
Ce fait, et les investigations qui, à partir de ce moment, furent effectuées dans la région, prouvent que le fléau sévissait déjà avec une grande intensité sur les rives du Haut-Nyong. Du reste, dès cette époque, les médecins ne cessèrent d'appeler l'attention des pouvoirs publics sur la situation menaçante.
En janvier 1913, une Commission sanitaire présidée par le Docteur Kuhn, médecin référendaire, se réunit à Ayos, point intermédiaire entre Atok et Akonolinga, proche de la capitale Yaoundé. Cette Commission étudia et mit sur pied les moyens pratiques d'organiser la lutte dans tout le Cameroun avec intensification dans le Haut-Nyong.
Le Gouverneur du territoire approuva les mesures proposées par cette commission : une circulaire du 17 mai 1913 les rendit exécutoires. La traduction des documents allemands a révélé qu'un plan de campagne avait été magistralement conçu.
Un second camp de ségrégation fut installé à Ayos. Tout le pays situé au Sud de la Sanaga fut divisé en secteurs délimitant les champs d'action des médecins. Un personnel important avait été recruté pour ce nouveau service, comprenant des médecins, des religieuses, des aides sanitaires européens et des infirmiers camerounais.
De très importants crédits furent délégués: 600.000 marks en 1914; un million de marks prévu pour 1915, soit six millions de francs (au taux de 1929).
L'action médicale poursuivait, non pas la guérison des malades, mais leur blanchiment. Les malades les plus avancés étaient traités dans les camps installés au centre de chaque secteur; les autres étaient soignés dans leurs villages, au cours de tournées dirigées par des aides sanitaires européens.
Parallèlement à l'action médicale, des travaux de débroussaillement, d'assainissement, de création de grosses agglomérations près des centres administratifs, se poursuivaient activement.
On ignore le nombre exact des malades qui furent dépistés et traités par les médecins allemands. Voici néanmoins quelques éléments. En 1912, le Docteur Stechele prospecta minutieusement la région de Doumé,
En 1913, le Docteur Schachtmeier fit une tournée chez les Makas du Nord, à l'ouest de Bertoua. Sur 3878 habitants visités, il trouva 844 malades, soit 22 %.
Par ailleurs, les tribus riveraines du Haut-Nyong étaient fortement contaminées: 1127 malades avaient été traités an camp d'Ayos, et la maladie tendait à gagner la région de Lomié et le bassin du Dja.
Ce sont là des indications qui démontrent que, contrairement à ce qui a été écrit, le fléau n'était pas strictement localisé sur les rives du Nyong avant la première guerre mondiale. En 1914, la maladie avait fait tache d'huile et, au moment où le conflit éclata, une lutte engagée contre elle, avec des moyens très importants, battait son plein dans le pays.

lundi 18 octobre 2010

le combat de la mûlatresse solitude


La mulâtresse Solitude (vers 1772 - 1802) est une figure historique de la résistance des esclaves noirs en Guadeloupe.
En 1999, une statue est dressée à sa mémoire au carrefour de Lacroix, sur le boulevard des Héros aux Abymes en Guadeloupe.
En 2007, une statue a été érigée à Bagneux (Hauts-de-Seine) à l'occasion de la commémoration de l'abolition de l'esclavage et de la traite négrière .
le 29 novembre 1802 sur l’île de la Guadeloupe, une femme, condamnée à la pendaison par ordre de la France de Bonaparte redevenue esclavagiste, est conduite à l’échafaud. Elle a trente ans. On la surnomme la Mulâtresse Solitude à cause de sa peau claire, fruit du viol d’une captive africaine sur le bateau qui l’entraînait vers les Antilles.

1) Contexte historique
Huit ans plus tôt, dans l’euphorie de l’après Révolution, la France avait décrété l’abolition de l’esclavage dans ses colonies malgré l’opposition des planteurs Blancs qui en contrôlaient l’économie. Libérés de leurs chaînes, les Noirs vont tenter de se reconstruire une vie loin de la tyrannie des anciens maîtres.

Certes il a fallu cinq ans de débats houleux aux parlementaires parisiens pour savoir si les Droits de l’Homme et du citoyen, proclamés en 1789, devaient aussi s’appliquer aux Nègres, considérés comme inférieurs. En France le lobbying esclavagiste est puissant. Les grands planteurs sauront se faire entendre et l’Assemblée placera les colonies sous un statut d’exception pour maintenir l’esclavage.
Or sur place, certaines catégories de la population ont bien retenu cette proclamation qu’ils ont gravé dans leur tête : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. » Ils ne doutent pas qu’elle ne puisse pas s’appliquer à eux. Ce sont en majorité des métis ainsi que des Noirs libres et affranchis, tenus en marge de la société par la discrimination blanche. Ils vivent de petit commerce, d’artisanat ou de leurs propres plantations et certains d’entre eux ont même commencé à faire fortune, à force de travail. Parmi eux se trouvent des personnes instruites qui lisent les journaux et savent ce qui se passe ailleurs.

A l’époque de la Révolution française, la population de la Guadeloupe compte près de 100.000 esclaves, 14.000 Blancs et plus de 3000 métis et Noirs libres ou affranchis. Les Français, arrivés sur l’île en 1635 en avaient massacré les tribus amérindiennes qui les avaient pourtant accueillis avec hospitalité, et s’étaient mis à importer des Africains du Ghana, du Togo, du Dahomey, de la Côte-d’Ivoire, du Nigeria et aussi du Cameroun, du Gabon, du Congo, d’Angola, comme main d’œuvre pour leur production de canne à sucre, tabac, café, coton et cacao, destinée aux besoins de la métropole.

En 1685, Colbert édicta un Code Noir destiné à réglementer le statut des esclaves. Les relations interraciales y étaient réprouvées et le fait d’être père d’un mulâtre, jugé infamant. Les Blancs coupables de mésalliances s’exposaient à être déchus de leurs droits et ne pouvaient transmettre de titres à leurs descendants colorés.

2) le combat de solitude
En 1794, sa liberté acquise, Solitude rejoint une communauté de Marrons retranchés dans les mornes.

L'euphorie de l’abolition fut de courte durée. Comment en effet redémarrer la production agricole paralysée par le refus des Noirs de travailler dans les mêmes conditions après 160 ans d’une féroce oppression ? Un système de travail forcé est institué pour ramener la main d’œuvre sur les habitations.

En France pendant ce temps, un jeune général de vingt-cinq ans auréolé de victoires militaires, s’emparait du pouvoir. Accueilli en sauveur de la République en 1799, Napoléon Bonaparte s’attelle à réorganiser le pays. Mais pour lui, restaurer l’ordre dans les colonies, c’est y rétablir l’esclavage. Son épouse, Marie Josèphe (dite Joséphine) Rose Tasher de la Pagerie, veuve Beauharnais, est une fille de colons de la Martinique et elle l’a sensibilisé aux problèmes de l'économie sucrière.

Dès son arrivée à Pointe à Pitre en mai 1801, le contre-amiral Lacrosse décide de briser les élites antillaises et notamment celles de l’armée coloniale. L’exemple du général haïtien noir Toussaint Louverture prenant, en1800, le contrôle de Saint-Domingue, a traumatisé la France.

Le 10 mai 1802, une proclamation de Delgrès intitulée : « A l’univers entier, le dernier cri de l'innocence et du désespoir » , est placardée sur les arbres et les murs de plusieurs bourgs de la Basse Terre.
Son plaidoyer résonne comme un cri de ralliement. Des campagnes et des plantations environnantes, les esclaves arrivent par petits groupes armés de gourdins, de piques et de coutelas. Parmi les femmes qui, aux côtés des hommes, luttent dans cette guérilla inégale, Solitude est là, un pistolet à la main pour rejoindre les maigres forces de Delgrès. Elle est enceinte de son compagnon, un Nègre marron qui se bat comme elle et sera bientôt atteint par un obus.

Après quinze jours d’un siège ensanglanté, les combattants de la liberté décident de quitter la forteresse où ils sont retranchés. Ces pauvres Nègres se battent pour une cause qu’ils savent perdue. Juste pour leur dignité d’hommes et de femmes libres. Une dernière clameur : « La mort plutôt que l’esclavage ! », puis c’est le silence. Lorsque ce 28 mai 1802 à 15h30, l’avant-garde française franchit enfin la demeure, baïonnettes en joue, une effroyable explosion retentit.

Dans la même semaine en effet, les citoyens noirs de la Guadeloupe redevenaient esclaves et étaient réincorporés dans les biens de leurs anciens maîtres .

Le 19 novembre1802 la Mulâtresse Solitude est livrée au bourreau. Elle qui s’était battue pour la liberté, laisse un enfant à l’esclavage : le nouveau-né dont elle a accouché la veille. La foule qui l’accompagne vers la potence est immense et silencieuse. Mais elle comprend tout dans leurs regards. Ne pas montrer même une larme furtive, de crainte d’être taxé de rebelle. Courber l’échine. Juste pour rester en vie et voir un jour la fin de tout ça. Ce sera en 1848. La deuxième abolition de l’esclavage qu’elle ne verra jamais.

samedi 16 octobre 2010

annekei la diva venue de norvège

Il y a 1 m 23 de présentation il faut aller jusqu'au bout çà en vaut la peine

dimanche 10 octobre 2010

Toussaint Louverture général ennemi de bonaparte





Toussaint Louverture (né François-Dominique Toussaint le 20 mai 1746 dans une habitation près de Cap-Français ; mort le 7 avril 1803 au Fort de Joux, à La Cluse-et-Mijoux en France) est le plus grand dirigeant de la Révolution haïtienne, devenu par la suite gouverneur de Saint-Domingue (le nom d'Haïti à l'époque).
Il est reconnu pour avoir été le premier leader Noir à avoir vaincu les forces d'un empire colonial européen dans son propre pays. Né esclave, s'étant démarqué en armes et ayant mené une lutte victorieuse pour la libération des esclaves haïtiens, il est devenu une figure historique d'importance dans le mouvement d'émancipation des Noirs en Amérique.
Son grand-père, Gaou-Guinou, serait un Africain né au Dahomey (actuel Bénin), issu d'une famille royale d'Allada. Déporté à Saint-Domingue, son père Hippolyte Gaou est vendu comme esclave au gérant de l'habitation du Comte de Bréda, dans la province du Nord, près du Cap-Français. Dans la plantation de ce domaine naît Toussaint, recevant alors le nom de son propriétaire, Bréda, selon l'usage. Son maître, M. Baillon de Libertat, relativement humain, encourage Toussaint à apprendre à lire et à écrire, et en fait son cocher, puis le commandeur (c’est-à-dire le contremaître) de l'habitation.
Toussaint, gagne une réputation d'excellent cavalier et de docteur feuille, maîtrisant la médecine par les plantes. La Révolution française provoque d'énormes répercussions dans l'île. Dans un premier temps, les grands Blancs (riches propriétaires, administrateurs et aristocrates locaux) envisagent l'indépendance, les petits Blancs (paysans, artisans et employés) revendiquent l'égalité avec les premiers et les gens de couleur libres.
En août 1791, les esclaves de la plaine du Nord se révoltent suite à la cérémonie de Bois-Caïman. Toussaint Bréda devient aide-de-camp de Georges Biassou, commandant des esclaves qui, réfugiés dans la partie orientale de l'île, s'allient en 1793 aux Espagnols, qui l'occupent pour renverser les Français esclavagistes. Toussaint est initié à l'art de la guerre par les militaires espagnols. À la tête d'une troupe de plus de trois mille hommes, il remporte en quelques mois plusieurs victoires. On le surnomme dès lors Louverture. Il devient général des armées du roi d'Espagne.
Le 29 août 1793, Toussaint lance sa proclamation où il se présente comme le leader noir :
« Frères et amis. Je suis Toussaint Louverture ; mon nom s'est peut-être fait connaître jusqu'à vous. J'ai entrepris la vengeance de ma race. je veux que la liberté et l'égalité règnent à Saint-Domingue. Je travaille à les faire exister. Unissez-vous, frères, et combattez avec moi pour la même cause. Déracinez avec moi l'arbre de l'esclavage. »

Mais il excite la jalousie de ses chefs, Jean-François et Biassou, qui fomentent un complot auquel il échappe, mais où il perd son jeune frère Jean-Pierre. Le peu d'attention que lui montrent les Espagnols achève de le convaincre que ceux-ci ne vont pas abolir l'esclavage.
La situation est différente avec les autorités françaises. Les commissaires de la République française, Léger-Félicité Sonthonax et Etienne Polverel, sont en effet arrivés à Saint-Domingue en septembre 1792 pour garantir les droits des gens de couleur. L'île est envahie par la marine britannique et les troupes espagnoles, auxquelles se sont ralliés de nombreux Blancs royalistes. Le 29 août 1793, le même jour que la proclamation de Toussaint, Sonthonax émancipe l'ensemble des esclaves, pour que ceux-ci se joignent à la Révolution. Le 16 pluviôse an II (4 février 1794), la Convention ratifie cette décision en abolissant l'esclavage dans tous les territoires de la République française.
Par l'intermédiaire du général en chef Étienne Laveaux, les commissaires tentent de convaincre Toussaint de rejoindre la République. Ce n'est que le 5 mai 1794, que Toussaint effectue une volte-face. L'armée sous son commandement — qui compte des soldats noirs, mulâtres et même quelques blancs — défait en quinze jours ses anciens alliés espagnols et enlève une dizaine de villes.
En un an, il refoule les Espagnols à la frontière orientale de l'île, et bat les troupes de ses anciens chefs qui leur sont restés fidèles. En juillet 1795, la Convention l'élève au grade de général de brigade.
En mars 1796, il sauve Laveaux, malmené pour sa rigueur lors d'une révolte de mulâtres au Cap Français. En récompense, celui-ci le nomme lieutenant général de la colonie de Saint-Domingue. Le Directoire l'élève au grade de général de division en août 1796. Cependant, le flot des réfugiés français de Saint-Domingue en Amérique grossit.
Son talent n'est pas seulement militaire. Partout où il passe, il confirme l'émancipation des esclaves.
Grâce aux armes arrivées avec la commission de 1796, Toussaint dispose d'une armée de 51 000 hommes (dont 3 000 blancs). Il reprend la lutte contre les Britanniques, et connaît quelques succès. Le 31 août 1798, les Britanniques abandonnent Saint-Domingue.
Le 9 mai 1801 il proclame une constitution autonomiste qui lui donne les pleins pouvoirs à vie.
Malgré les assurances de loyauté de Toussaint Louverture, Bonaparte, qui a été outré par la proclamation d'une constitution autonomiste par Toussaint et il se rallie à ses alliés les grands colons qui veulent rétablir l'esclavage sur toutes les colonies françaises.
Le 20 janvier 1802, l'expédition de Saint-Domingue se présente dans les ports de la colonie, ostensiblement pour punir le seul Louverture. Le 7 mai 1802, Louverture signe au Cap-Français avec Leclerc un accord qui lui permet de prendre sa retraite sur ses terres d'Ennery en conservant son grade. Cet accord stipule notamment que l'esclavage ne sera pas rétabli sur l'île.
Trois semaines plus tard, Leclerc arrête Toussaint Louverture, accusé de complot et de rébellion, ainsi que sa famille. Ils sont conduit alors en France. Le 25 août 1802, Toussaint est emprisonné au Fort de Joux, dans le Doubs, où il sera maintenu isolé . Il y mourra d'une pneumonie le 7 avril 1803. Sa famille fut exilée à Bayonne, puis à Agen.
Dessalines proclame l'indépendance d'Haïti le 1er janvier 1804.
Aujourd'hui encore il est possible de visiter sa cellule au château de Joux. Tous les ans de nombreux Haitiens font d'ailleurs ce pèlerinage dans le Doubs afin de perpétuer la mémoire de ce grand homme fondateur de la première République Noire dans le monde.